Adolescent, j’ai jeté mon dévolu sur la race des bouviers des Flandres. Très vite, j’ai rêvé d’en élever. Mais ayant quelques fois flâné dans les expositions canines, j’ai su dès cette époque que je cherchais à valoriser autre chose chez le chien que son esthétique.
En 1974, j’ai acheté Yvette de la Thudinie, dite Yalta. C’était une chienne au caractère bien équilibré. A mes yeux, elle a tout de même manqué d’un peu de « chevaux » pour faire un travail de défense – chose qui m’intéressait déjà fort à l’époque.
Yalta fut suivie par Zolie du Boucher, dite Zaria, qui était une fille de Toni de l’Ile Monsain. L’élevage de l’Ile Monsain était réputé à l’époque pour être davantage porté vers le travail que vers l’exposition.
En 1979, j’ai appris à mettre le costume au sein du « Club Bruxellois de Chiens de Race Belge de Défense ». Comme son nom ne l’indique pas, il s’agissait en fait d’un club exclusivement dévolu au Bouvier. A partir de là, je fus, suis et serai pour toujours un mordu du bouvier de travail.
Les femelles acquises jusqu’ici ne correspondaient pas à mes attentes en matière de travail. Aussi me suis-je tourné vers Clément Desmet, propriétaire de l’affixe « van den Ouden Stam ». Je fis là-bas l’acquisition d’Eston, mâle aux poils moins longs que le standard (qualifié dès lors de « semi ancien type »), mais, conformément au standard, un authentique « sage et hardi ». A cette époque, « van den Ouden Stam » était le seul élevage belge qui employait les souches hollandaises du KNPV. Tarzan, père d’Eston van den Ouden Stam (dit « Thor »), avait d’ailleurs son brevet du KNPV. Cette première rencontre avec le KNPV fut annonciatrice de ce qui serait ma souche et mon orientation pour toujours.
A cette époque, je faisais mordre au moins 25 bouviers par jour en attendant le suivant avec autant d’engouement que d’excitation.
Des bouviers, j’en ai donc vu défiler ! Au niveau des qualités de travail, je me suis cependant rendu compte que les chiens qui étaient vendus sur les marchés étaient souvent meilleurs que ceux venant des élevages de mon pays. Jeune et naïf, des affirmations comme celles-là m’ont valu beaucoup de coups sur les doigts - que certains tentent encore de me donner aujourd’hui.
En 1980, j’ai eu un premier contact avec le cheptel français et une première discussion avec le Docteur Le Lann - légende vivante pour moi à l’époque.
Pour la première fois, j’ai fait aussi la connaissance de mon bruyant « homologue » français, un certain Claude Lefranc. Nous ne savions pas encore ni l’un ni l’autre que notre passion commune et absolue allait déboucher sur une si longue amitié (26 ans !).
En 1981, j’ai fait mordre Donar, le seul bouvier qui gagnât jamais le championnat du monde RCI (qui n’était encore qu’européen à l’époque). La rencontre avec le RCI fut fructueuse d’apprentissages, mais malheureusement le niveau de qualité des bouviers présents ne permettait pas de rivaliser avec les souches KNPV.